Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                  DE LYON A LA CROJX-ROUSSE.           48b

 sanctorum, à la tête desquels on lisait son nom. Le pape
 renvoya l'affaire à la congrégation de l'index ; mais les
Carmes, qui avaient hâte d'accabler leurs ennemis, se
défiant des lenteurs de la cour de Rome, et peut-être
aussi de leur crédit, s'adressèrent à l'inquisition de Ma-
drid. Sur ces entrefaites, le père Sébastien de Saint-Paul
fit paraître un énorme in-folio , qu'il donnait comme
l'abrégé des erreurs contenues dans les volumes des Actes
des Saints. Pour donner un exemple de l'énormité de ces
erreurs, voici quelques-unes des propositions dénoncées :
Il n'est pas bien certain que la face de Jésus-Christ ait
été imprimée sur le mouchoir de sainte Véronique, ni
même qu'il y ait jamais existé une sainte de ce nom.
l'église d'Anvers est en possession de montrer une célè-
bre relique (i), mais cependant il serait bien difficile de
soutenir son authenticité, etc. Naturellement une des
plus monstrueuses hérésies, reprochées auxBollandistes,
était la non reconnaissance d'Elie comme fondateur des
Carmes. Enfin l'infatigable- accusateur dénonçait le nom-
bre énorme de deux mille erreurs.
   L'inquisition de Madrid prononça, le 14 novembre
1695, la condamnation des quatorze volumes des Actes
des Saints, comme contenant des propositions erronées
et hérétiques. Le triomphe des successeurs d'Elie était
 complet, lorsqu'un religieux de Saint-Jean-de-Dieu, le
frère Paul de Saint-Sébastien les humilia, en entrepre-
nant de soutenir que son ordre avait neuf cents ans de
primauté sur celui des Carmes. En effet, le premier gé-
néral des frères de la Charité avait été Abraham qui,


  (1) Prœputium Christi cireumcisi.