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482              VOYAGE EN CHEMIN DE FER

 « manière de vivre, de laquelle il avoit fait profession
 « en Syrie et sur le mont Carmel. » (Chap. V, 1. 41).
    Saint Jean-Baptiste était aussi un disciple d'Elie, et il
 imitait sa vie ascétique. Saint Jérôme reconnaît pour
 chefs Elie et Elisée, et il caractérise en ces termes sa
 croyance en cette succession : Noster princeps Elias,
 noster Eliseus, nostri duces filii prophetarum, qui habita-
 bant in agris et solitudinibus, et faciebant sibi taberna-
cula prope fluenla Jordanis : « Nous reconnaissons pour
 « chefs Elie et Elisée, et les fils des prophètes, qui vï-
 « vaient dans la solitude et dressaient leurs tentes sur
 « les bords du Jourdain. » (Epist. 14, ad Paulinum,
de Inst. monachi).
   Cette citation prouverait que tous les ordres religieux,
ainsi que les anachorètes, à l'exemple de saint Jérôme,
pourraient regarder Elie comme leur fondateur, mais
non pas comme celui des Carmes en particulier ; aussi
l'on objectait à ces derniers que leur nom ne figurait pas
dans l'antiquité. Le père Louis de Sainte-Thérèse répond
qu'il faut moins se tenir au nom qu'à l'essence de l'insti-
tut d'Elie, pratiqué de siècle en siècle et qui a eu des
noms différents. Déjà, au concile de Constantinople, tenu
en 448 contre l'hérésie d'Eutychès, Eusèbe signe en se
donnant les qualités suivantes : presbiter et archiman-
drila monasterii Eliœ. Ce monastère d'Elie ne peut être
qu'un couvent de Carmes. Le cardinal Baronius, dont,
l'opinion fait autorité, prétend que l'ordre des Carmes
prit seulement naissance au XIIe siècle, sous le pontificat
d'Alexandre II) : Aimeric, patriarche d'Antioche et légat
du Saint-Siège, voyant plusieurs personnes venues d'Oc-
cident avec les croisades, embrasser la vie érémitique en