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478 VOYAGE EN CHEMIN DE FER II. PLACE NEUVE DES CARMES. Cette place s'appelait autrefois Place du Fil, parce qu'on y avait établi le marché du fil. Dans le plan de Séraucourt, 1740, elle est nommée place Sainte-Cathe- rine, et la rue actuelle des Bouchers était alors la rue Neuve des Carmes. En dernier lieu nous avons eu la place Neuve des Carmes qui prit probablement ce titre de neuve par suite de la construction de plusieurs maisons, à la fin du siècle dernier, et la dénomination des Carmes, en raison de sa juxta-position au vaste ténement occupé par ces religieux. Avant de parler de leur établissement à Lyon, je ferai succinctement l'histoire de l'Ordre, et je commencerai en exposant ses prétentions à une illustre descendance. Les Carmes font remonter leur origine à une haute antiquité, en reconnaissant pour fondateur le prophète Elie. Cette assertion qui, au premier abord, paraît sin- gulière, a excité de grands débats entre les Carmes et les Bollandistes. Ce dernier nom est celui des Jésuites d'Anvers, qui ont travaillé à la collection des actes de la vie des saints. Il leur vient du père Bolland, ou Bollandus, qui commença l'ouvrage en 1630. Il s'asso- cia le père Godefroy Henschenius, en 1635, et après avoir travaillé huit ans ensemble, ils donnèrent, en 1643, deux volumes in-folio, contenant les vies des Saints du mois île janvier. Cefouvrage eut un immense succès et, en 1658, parurent trois volumes du même format, pour