Revue du Lyonnais » série 2 - n°27 ( 1863 ) » pp.473

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Voraces, dans les premiers moments de 48, le simulacre
d'ordre qui régna dans Lyon. Ils étaient les maîtres , et
tout pouvoir a besoin de plus ou moins d'ordre pour sa
conservation ; mais en même temps il ne peut se passer
d'intelligence. L'esprit est toujours destiné, dans les des-
seins providentiels, à dominer la passion ignorante, et
comme l'intelligence ne se développe que par l'instruc-
tion, il résulte que le dogme démocratique d'une égalité
absolue conduit au fond de l'impasse de l'aveuglement
et de l'impossibilité. Il faut bien se persuader que la
fonction n'est pas un droit, mais qu'elle ne doit être
remplie que par la capacité. Lorsque, sans faire appel
au moindre indice de discernement, la fonction est mise
entre les mains de la multitude, elle devient alors un
danger pour l'État, et hs hommes prévoyants agiront
sagement en attendant sans impatience le couronnement
de l'édifice par la liberté ; car celle-ci, sous la direction de
l'ignorance, aboutirait infailliblement à la licence, c'est-
 à-dire à la plus affreuse des tyrannies. Avant d'ouvrir
 la digue, il faut tâcher de diminuer la masse d'eau des-
 tinée-à s'écouler; sinon le torrent risque de tout empor-
 ter sur son passage.
   Les Voraces n'eurent qu'un règne éphémère, et ils
furent dissous, le 21 mai 1848, par arrêté du citoyen
Martin-Bernard, commissaire de la république dans le
département du Rhône.
   Les luxueuses étoffes qui sortent des ateliers de la
Croix-Rousse, n'eussent pas seules suffi à établir sa
renommée, et il a fallu que les troubles civils vinssent
lui donner une triste célébrité. Les étrangers qui visitent
Lyon voudront connaître notre mont Aven tin, et le chemin
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