Revue du Lyonnais » série 2 - n°27 ( 1863 ) » pp.467

                         JKHAN PKRRÉAL.                         467

monument n'avait touché la perfection mieux que lui (1).'
   Mais cette église présente différentes parties architectu-
rales dans le goût de la Renaissance. C'est le cachet parti-
culier du mérite de Jehan de Paris , dans ses plans de
1509, à son retour d'Italie.
   En effet, à ceux qui pensent que la perfecliondu genre
gothique est un fait significatif et commun aux provinces
de la Belgique et des Flandres au XVe siècle, il faut rap-
peler que ces provinces, comme celles de la Lorraine et de
l'Alsace, restèrent longtemps fidèles à l'architecture ogivale
pendant le XVIe siècle, tandis qu'en France, on revenait
volontiers au genre classique (2). Donc, si l'architecte fla-
mand Van-Boghem, qui devait être peu favorable aux
formes antiques du plein cintre, s'est décidé à adopter ces
nouvelles formes à Brou, si peu prisées dans son pays, il
faut qu'il ail suivi un plan qui n'était pas le sien. Le style
de la Renaissance, empruntée à l'Italie, a été apporté à
Brou par Jehan de Paris qui en a fait l'application dans
quelques parties de ses plans, ainsi qu'on peut en juger en
visitant l'église.

                                 III

   Depuis l'invention de l'artillerie sous Louis XI, la guerre .
était devenue une science. Elle disposait de puissants moyens
d'attaque contre les tours et les murailles féodales qui ne pré-
sentaient plus que de faibles obstacles. Il fallait améliorer le
système de défense des frontières. Lyon n'était pas à l'abri
des insultes de l'étranger; il n'existait pas de fortifications

  (1) M. Didron, auteur d'une excellente monographie sur l'église de
Brou, 1846.
  (2) M. de Caumont, Rudiment archéologique. 1861. P. 473.