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                    UNE NOCE
                                  DANS



   UN VILLAGE DU MAÇONNAIS
                               (SUITE)(1).




   Mais il est des regards qu'on ne voit pas et que l'on sent,
et comme Frédéric, profondément ému, ne songeait plus ni à
ses projets ambitieux, ni à ses désirs de fortune, nia celle noce
villageoise, ni enfin à tout ce qui était étranger à son amour,
comme toutes ses facultés aimantes, doublées par l'admira-
tion se concentraient magnétiquement dans son regard, Louise
tourna la tête de son côté quoique aucun bruit ne l'avertît de
sa présence; elle pâlit, et ses mains tremblantes firent rai-
sonner sourdement le clavier qui jeta une plainte vague et pro-
longée.         /
   — Oh ! que cette valse était jolie, Mlle Louise, vint dire
Marguerite, la brune Mâconnaise de l'église. Mais comme elle
a fini brusquement ; elle m'a laissée au milieu de mon pas.
C'est que vous êtes fatiguée et nous sommes bien égoïstes d'a-
buser ainsi de votre bonté.
   — Non, je ne suis pas fatiguée, dit Louise qui cherchait à
se remettre de son trouble.
   — Alors, jouez-moi donc pour moi toute seule ce passage
qui fait si bien tourner quoiqu'il ait l'air un peu triste.
   — Lequel ? je ne m'en souviens plus.

  (1) Voir les dernières livraisons de la Revue du Lyonnais.