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CHRONIQUE LOCALE. Comment décrire, en deux pages qui nous sont laissées, les événements si variés du mois dernier? condenser eh quelques lignes ce qui demanderait un numéro entier ; présenter de nouveau à nos lecteurs ce qui a défrayé depuis plusieurs semaines toutes les feuilles de la ville : distribution de prix de toutes parts, fêtes splendides du 15 août, illuminations féeriques, feu d'artifice sans rival et sans pareil (voir les journaux), prise et occupa- tion de nos rues par cent mille étrangers ? rappeler avec à -propos que deux amis, M. Reignier, professeur à l'École des beaux-arts, et M. Hignard, professeur au Lycée impérial et président de la Société littéraire, ont été nommés chevaliers de la Légion-d'honneur ? Comment apprécier en deux lignes les huit Muses élégantes qui couronnent si gracieusement le chef- d'œuvre dé M. Chcnavard et qui sont dues à des maîtres non seulement célèbres, mais lyonnais ? Peut-on jeter encore aujourd'hui un rapide coup- d'œil sur le savant et utile Congrès de Chambéry, les fêtes brillantes de Naiitua et de la Tour-du-Pin, sur le festival au succès inouï donné par l'Orphéon de Neuville-sur-Saône dans la charmante capitale du Franc- Lyonnais, sous la présidence et l'inspiration de son généreux et habile directeur, M. Emile Guimet? Nous serions bien tenté de décrire ces .trente- six Sociétés musicales accourues des villes environnantes, se promenant, bannières en tête, sous les vieux arbres séculaires plantés par nos arche- vêques, et entraînant après elles quinze mille auditeurs. Mais alors, il fau- drait rappeler les deux médailles d'or décernées, l'une par l'Orphéon organisateur du festival à la Fanfare lyonnaise, la plus illustre de nos Sociétés ; l'autre par la ville de Neuville à M. Guimet, le héros de la fête ; il faudrait..., ce serait à employer des pages, et nous n'avons que quelques mois à donner. Nous glisserons sur ce voyage délicieux de sept à huit cents Lyonnais portés, dimanche dernier, en train de plaisir et par un temps superbe, à Chambéry, Aix, Hautecombe et autour du lac, pour la modique somme dé six francs, aller et retour, dîner non compris ; nous glisserons plus légèrement encore sur les affreux accidents qui ont eu lieu sur tous les chemins de fer environnants, et nous emploierons le peu de place qui nous reste pour la réouverture du Grand-Théâtre et les débuts. Une cabale a sacrifié notre première basse de grand-opéra. Les uns ont sifflé à cause des liens qui l'attachent au directeur; d'autres qui, sans doute, préfèrent Rubens à Raphaël, ont trouvé que M. Danguin n'ébranle pas assez les cintres quand il esl en scène ; malgré sa méthode excellente et son goût parfait, il a dû résilier avant d'avoir joué ; puis, passant du