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222                     JEHAN PERRÉAL.

seillers de la ville attachaient aux inventions du peintre,
comme étant le plus capable de créer des nouveautés qui leur
fissent honneur. Elle constate qu'il était marié ; que ses efforts
et ses travaux ne trouvèrent pas toujours une récompense suf-
fisante et proportionnée à leur importance.
   Son style, qui se ressent des imperfections de notre langue
au XVIe siècle , est animé , éloquent , trivial parfois ;
coloré, imagé, incisif, empreint d'une vigueur qui dénote
une grande énergie, une ferme volonté. Avec un caractère
vif, même violent, il devait se porter, souvent, à une intem-
pérance de langage qu'il faut regretter, surtout lorsqu'il
s'adresse à la princesse Marguerite d'Autrich<; ; mais l'ex-
pression est toujours juste, franche, loyale, ennemie des cir-
conlocutions et pleine d'à-propos.
   S'il est vrai qu'on puisse juger l'homme par son style, nous
dirons : Jehan Perréal fut un bourru bienfaisant, un peu trop
épris de son mérite, comme artiste; mais il avait pour faire
oublier ses défauts, le cœur droil et l'amour de son pays.

                                                DUFAY.




      La suite au prochain numéro.