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2f6 JEHAN PERRÉAL. er En effet, le 1 mars précédent, les Conseillers de Lyon avaient prescrit de donner à Jehan de Paris et à Clément Trye, « qui avoient eu la plus grande charge dans la con- « duic(edesmislères,à chascun d'eux, deux aulnes eldemicde « drap gris de Perpignan, pour une robe, aux despens de la « ville. » On doit tenir compte, sans doute, de la valeur monétaire de l'époque ; mais une rémunération vingt fois plus forte ne suffirait pas, certainement, à récompenser, aujourd'hui, nos artistes dans l'exécution de pareils travaux. Il fallait être plus jaloux de sa réputation qu'intéressé pour se trouver content d'une rétribution aussi modique. Disons donc, a la gloire des artistes d'alors, el surlout à celle de Jehan de Paris, qu'ils se sont montrés aussi dévoués que savants dans la direction des travaux afférents aux fêles publiques, dont les détails ne manquaient pas d'une ingé- nieuse complicalion el d'une active et dilïicile surveillance dans l'exécution. III Cinq ans après, Lyon devint le rendez-vous de l'armée française allant faire la conquête de Naples. Charles VIII re- vint dans cette ville avec sa femme, Anne de Bretagne, qu'il avait épousée depuis trois ans, et qu'il y laissa. Dès le 3 janvier 1494 (1495), Jehan de Paris, mandé près du Consulat, fut prié d'inventer quelques belles histoires pour la venue de la jeune reine. Il répondit « qu'il y penseroit et « meclroit peine de le (aire. » Le 24 février suivant, le Consulat lui donnait 8 livres tour- nois pour faire une robe, attendu qu'il avoil servi et sert encore en la facture de la poélerie et versification qu'il a fallu faire pour les mistères de l'entrée du roi.