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204 ALEXIA. IV Passons a la Mineure : « Or Plutarque et Dion Cassius « disent en termes formels que la rencontre des deux ar- « niées eut lieu enSe'quanie. » Tant pis pour eux, si cela e'tait. Ils se trouveraient en op- position flagrante avec César. Et sans porter aucune atteinte à l'honneur et a l'autorité de ces deux historiens grecs, dès lors qu'il y a controverse, qu'ils se trouvent contredire un historien latin tel que César, sur un fait qui s'est passé en Gaule au temps et sous les yeux de celui qui le raconte et a le droit de dire : Quorum pars magna fui; je m'en rapporte naturellement h celui-ci plutôt qu'aux deux illustres étran- gers. Et c'est ce qu'on fait toutes les générations qui nous ont précédés. Mais on néglige de citer le texte de César. Plutarque et Dion sont plus accommodants,et on leur fait dire,« en termes « formels, que la rencontre des deux armées eut lieu en « Séquanie. » En est-on bien sûr pour ce qui est de Plutarque ? Je re- grette de n'avoir plus sous la main le texte grec. Mais je m'en tiens au texte de son traducteur, produit par notre con- tradicteur, mais un peu habillé à la française. Voici Amyot avec sa vieille physionomie (1) : « Et pour ceste cause (l'in- « surrection des Héduiens), César se partant de là (de chez « les Averniens), passa à travers le pays des Lingones, pour « entrer en celui des Séquaniens, qui estoient amis des Ro- « mains et les plus près de l'Italie de ce côlé-la, au regard « du reste de la Gaule. La le vindrent des ennemis assail- « lir.... » (1) Genève, 1610, p. 468, folio 2.