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172 ÉGLOGUES DE VIRGILE. mentateurs des plus recommandables, pendant les XIXe et XVIIt siècles, en remontant jusqu'au P. Larue en 1675. Voila certes un concert qui peut faire hésiter à proposer une explication différente ; et ce n'est pas tout encore ; je dois ajouter une dernière autorité des plus imposantes dont le nom, en ce qui concerne Virgile, fait loi pour le texte comme pour l'interprétation, je veux parler de Heyne ; il s'exprime ainsi : « Vix dici potest quantum h. 1. trépident inter- prètes qui ab antiquissimis inde temporibus (verum tamen Julius Sabinusvidit) ad risum pueri matri arridentis hase re- tulerunt. At hoc non admittunt seqq.: cuinonrisere parentes; scilicetpoeta volebat : incipe in dias auras prodire et oculos in matrem conjicere, eamque quasi ex hoc quod tibi ea arri- dat, agnoscere. Poeticum sensum ad talia arferre necesse est. » (p, Firgil. Maro. vdriet. lect. etperp. adnotat. Muslr. a C. Goltl. Heyne,— edïdit N.E. Lemaire, Paris 1819). Voila donc la question tranchée! il n'y aurait pas d'autre sens vraiment poétique! faut-il donc en passer parla? et la chose est-elle réellement jugée en dernier ressort?—Me se- ra-t-il permis de dire que je trouve la plus d'ambages et de subtilités que de naturel, et que, comme physiologiste, je ne suis pas satisfait d'une interprétation qui suppose bien des choses que Virgile ne songeait pas à dire et qui oublie ou laisse de côté celles qu'il a si bien dites! et je ne suis pas le seul de cet avis ; écoulons la critique que, de son côté, n'a pas craint de formuler un des derniers traducteurs de Vir- gile : « Ici, s'écrie-t-il, les commentateurs se sont mis l'es- prit a la torture et ontfinipar prêter à Virgile une pensée con- traire à la justesse de son esprit : ils ont mieux aimé lui faire dire une chose absurde que de supposer même une altération dans les anciens manuscrits ; c'est donc ainsi qu'ils interprè- tent leur auteur: « En'.ant, commence a connaître ta mère par son souris; commence, car l'enfanta qui ses parents n'ont pas