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13i UNE NOCE. enfin ce vernis qui fait un gentleman de quelque homme que ce soit. Palroné chaudement, M. Husson avait eu le bonheur, pour son début à Lyon, de gagner un procès forl embrouillé où il ne s'agissait rien moins que de l'honneur de son client; aussi s'élail-ilposé très-vite, dans le monde lyonnais, comme un homme fort aimable, el dans l'esprit du public plaidant comme un habile avocat. Cette double réputation servait à merveille chez lui une double ambition. Recherché par toutes les mères de famille, occupé de nombreux procès, le jeune homme avait été, durant cet hiver, un des danseurs les plus intrépides et un des avocats les plus recherchés. Il songeait au mariage d'ailleurs ; mais de toutes les jeunes filles avec lesquelles il joua aux propos interrompus en croisant les figu- res des quadrilles, aucune ne lui plut autant que sa cousine. Comme nous inlerprétonssouvent d'après nos désirs le carac- tère des personnes que nous croyons étudier, le silence mo- deste que Louise observait souvent lui parut causé par son dédain des petits intérêts de vanité qui occupaient les jeunes filles de son dge ; la légère raillerie qu'elle se permettait quel- quefois vint pour lui d'un orgueil qui ne voyait rien à son niveau, et sa froideur apparente de l'attente d'une position supérieure. Il crut trouver en elle son égale en ambition, el c'est parce qu'il la jugea ainsi qu'il se mit à l'aimer, char- mé qu'il fut de découvrir chez une si jeune femme des pensées sérieuses, si au-dessus de la frivolité de son âge. Quant à la fermeté dont témoignaient la conduite mesurée de Louise el la nette précision de ses paroles, comme celte fermeté n'ôlait rien à la tendresse prévenante dont elle entourait son père, il ne s'en alarma pas un inslanl et se félicita au contraire de voir chez sa cousine le développement de cette précieuse qua- lité qui donne à une maîtresse de maison la plus grande puis- sance el sur elle-même el sur le cercle entier des personnes qu'elle reçoit. Il espéra donc profiter aussi du privilège dont