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ALEX1A. 107 teur des traditions antédiluviennes (1). Mais He'ric n'a pas plus inventé Alise, il n'en est pas plus le Révérendissime auteur, que Noé n'a inventé la création, que Noé n'est l'au- teur du monde. Et c*est là ce que j'ai appelé notre possession. Pour y porter atteinte, vous êtes obligé d'admettre et de proclamer que tout le monde jusqu'à vous, et en face de vous, l'Institut de France, est trompé ou trompeur. C'est (rop fort ! On conçoit le sommeil du bon Homère : Quandoque bonus dormitat Homerus. Mais que l'humanité tout entière soit demeurée vingt siè- cles dans le sommeil de l'illusion et de l'erreur sur un fait public et palpable ; qu'elle ait dû attendre un rêve de l'an 1856 , une illumination féerique pour ouvrir les yeux à la lumière de la vérité; encore un coup, c'est trop fort (2) ! C'est dire à .tous les savants des âges précédents; aux lettrés de la renaissance comme aux moines ; aux morts comme aux vivants : « Bonnes gens, vous avez lu votre Cé- (1) Texte i'Alesia, p. 166, col. 2 ; « Voire révcrendissime auteur, le « moine Herric parlant de vous (â'Alise), comme de choses antédiluvien- « nés, jetait ce cri : « Nunc restant veteris tantum vestigia castri. (2) C'est par les textes, comme par les faits que je veux répondre tou- jours à ceux qui seraient tentés de croire que j'exagère. Voici les paroles de M. Desjardins, dans son article du Journal de Saône et Loire, déjà mentionné, et j'en passe : « D'Anville s'est trompé ; Barbier du Bocage et Walcknaère qui l'ont « suivi, se sont trompés ; tous les voyageurs, tous les géographes, anti- « quaires, archéologues, stratégistes, se sont trompés; Napoléon s'est « trompé ! L'Alise de César n'était pas à Sainte-Reine, mais à Alaise en « Franche-Comté' près de Salins Nous avons partagé l'erreur com- te mune, nous nous montrons empressé à le reconnaître aujourd'hui, après « l'avoir enseigné pendant onze années, dans notre cours d'histoire ro- « maine. »