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ALEX1A. 103 IV. Mais voici'le grand argument, celui qui doit anéantir la valeur de notre prescription. C'est le moine Herric (Mabillon dit Héric ou Heiric), « ce faussaire que l'Institut couronne « dans sa séance du 7 août 1857, qui, dans ses vers du « neuvième siècle, plus obscurs que leur siècle, assied corn- « modément Alesia a côté de son cloître, sur le plateau de « Sainte-Reine en Bourgogne (1). » Certes, il faut que ce moine ne soit pas trop sot, puisqu'il invente si bien. Il faut qu'il ait-été doué d'assez de connais- sances, pour tomber, en inventant, tellement juste, que les hommes du métier s'accordent a dire que son Alise-Sainte- Reine satisfait parfaitement à toutes les exigences du récit de César. Mais avant Héric, c'est donc dans votre Alaise que l'on plaçait le théâtre de ces mémorables événements ? — Et la preuve, s'il vous plait? Le moine aurait-il eu, par hasard, la vertu vraiment magique d'exterminer tous vos livres, d'é- touffer toutes vos traditions, de façon à ce qu'il n'en fût plus parlé, et de s'imposer bravement au monde et aux siècles, avec son Ali se. a la place de votre Alaise découronnée? Le tour vaudrait a lui seul tous les travaux divins d'Hercule, le fondateur d'Alise. Hercule ne fit que passer; Héric, lui, a su affermir sa conquête et régner seul souverainement pendant mille ans. Quels hommes pourtant que ces moines ! L'auteur de la vérité se plait a jeter la confusion dans le langage de ses détracteurs. C'est toujours la vieille histoire de la tour de Babel. Voyez plutôt ! — Au moment où sans aucun titre en main, en l'absence de toute tradition, sans (1) Aluia, page 164, col. 2, ligne 45 et suiv.