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102 ALEXU. un témoignage traditionnel. Je me rappelle d'avoir lu, il y a bientôt, hélas ! trente ans, dans les annales de philosophie chrétienne, où chacun peut le retrouver, un charmant mé- moire ayant pour objet d'établir que l'empereur Napoléon Ier n'a jamais existé ; que ce nom n'est qu'un mythe solaire. L'auteur voulait montrer la vanité du système de Dupuis. Il est impossible de joindre h plus d'esprit autant et de si frappants rapports étymologiques ou nominaux. Madame Le- tilia est Lalone ; Napoléon, c'est Apollon, son fils, le Dieu du Soleil ; les douze Maréchaux sont les signes du Zodia- que. Sa gloire prend naissance en Orient, dans la campagne d'Egypte ; elle dissipe les-sombres ténèbres de la Révolution, resplendit dans le monde entier, puis va s'éteindre dans les mers de l'Occident, etc., etc. Le plaidoyer d'Jlaise, malgré l'Ile des Batailles, le Champ de la Victoire, le .Champ de guerre, le Champ des Enseignes, la Combe des Trépassés, etc., etc., pâlit a côté delà spirituelle fantaisie de Napoléon- Soleil. Je ne parle pas des fouilles qui sont venues en dernier lieu. Leurs conclusions, par elles-mêmes, ne sont pas plus précises; et ces Messieurs conviennent qu'elles ont donné de part et d'autres des résultats identiques (1). (1) Dans Alesiada h France littéraire, p. 165, col. l r e , vers le milieu, on lit : « Et les fouilles de commencer ; on a en France une foi grande « dans l'intelligence de la pioche ; le sol d'Alaise a été remué de fond en « comble, celui de Sainte-Reine a été mis sens dessus dessous. L'un et « l'autre terrains ont fourni un contingent identique d'antiquités gauloises « et romaines. » —Et col? 2 e , aux deux tiers : « Professons pour la pioche « une légitime estime, mais ne lui livrons pas à résoudre tous nos problè- « mes clhnogéniques. » Tout cela soit dit sans préjudice pour les fouilles qui se font depuis deux ans à Alise, grâce à l'initiative et à la munificence impériale. Autant les belles découvertes de ces temps derniers sont significatives à côté dj nos traditions, autant celles d'Alaise demeurent indéterminées devant le si- lence complet de l'histoire et l'absence de toute tradition.