page suivante »
92 INSCRIPTION BILINGUE. Comme vous le voyez, Monsieur, le texte latin n'est qu'une traduction abrégée du texte grec, qu'il complète néanmoins, en ce sens, qu'il nous apprend que le monument sous lequel repo- sait Hœmus ou Thœmus , lui a été élevé par son père Avidius Agrippa. Je crois qu'il faut lire et traduire ainsi qu'il suit cette partie de l'inscription : « Diis Manibus Thœmi, Juliani, Sadis (?) filii, Syri de vico Athelani; decurioni Septimiano Canopha, negotiatori Luguduni et provinciœ Aquilanicœ . Avidius Agrippa fratri pientissimo, ob memoriam ejus faciendurn curavit et sub ascià dedicavit. « Aux Dieux Mânes de Thœmus (ou Thaïml, surnommé Julien, « fils de Saad, Syrien dû vicus d'Athelani, décurion de Septimia « Canôpha, marchand de Lyon et de la province d'Aquitaine. « Avidius Agrippa, en mémoire de son frère bien-aimé, a fait « faire ce tombeau et l'a dédié, sous l'ascia. » M. Allmer se propose de publier une dissertation pleine d'in- .térêt sur notre curieuse inscription ; je n'empiéterai donc pas sur les droits que lui donne son incontestable savoir , en tentant une explication critique dont il s'acquittera infiniment mieux que moi. Et maintenant, pour répondre à la question que vous m'avez fait l'honneur de me poser sur la provenance originaire du cippe de Thœmus, je vous avouerai que je suis fort porté à croire que ce cippe a été élevé à Genay même, qui est une localité fort an- cienne (d), et à proximité du lieu où il a été recueilli. Mon opinion se fonde sur cette raison qui ine semble présenter un argument de quelque poids, à savoir que sur tous les points du territoire de cette commune, on a trouvé non seulement des tui- les et des briques romaines, mais encore des médailles du Haut et du Bas-Empire , dont la plupart fout partie de votre pré- cieuse collection. Je crois même que l'absence de ces témoins (1) Genay est mentionné dès 853, époque où il fut donné à l'Eglise de Lyon par l'empereur Lothaire (Mcnestrier, Hist. consul, et dom Bouquet, vm, p. 390).