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 86                          PASSAGK DE S.     PAUL.
«    exprime les Eglise» de Césarée et de Jérusalem.Or ces deux Eglises avaient
«    chacune leur évèque ; savoir Théophile et Narcisse ; il faut donc recon-
ic   naître qu'il y avait des évoques dans les Eglises de la Gaule ; et comme
«    ces Eglises formèrent le concile auquel présida saint Irénée, il est donc
«    nécessaire que ce concile fût compose d'évêques. On peut faire encore
«    un autre raisonnement qui se rapporte au même but. Les maîtres de la
«    langue grecque, dans leur vocabulaire (1). et M. de Marca, dans son
«    excellent livre de la Concorde (2), avertissent que, selon le langage ec-
«    clésiastique des quatre premiers siècles, le mot parœcia signifie l'Eglise
«    d'une ville où il y a un évèque. Or Eusèbe se sert de ce mot à l'égard
«    des Eglises de la Gaub : ces Eglises étaient donc dans des villes où rési-
«    daient des évêques, et ces Eglises ayant composé le éoncile dont saint
«    Irénée était le'chef, il n'y a donc pas lieu de douter que ce concile ne
«    fût une assemblée d'évêques. »

    « Ajoutons à tout ceci qu'on ne peut bien concevoir que saint Pothin
 « et saint Irénée, son successeur, eussent négligé d'établir des évêques
 « dans les villes de la Gaule, où le Christianisme avait pénétré. Ces deux
 « saints apôtres de Lyon savaient l'ordre qu'avait donné saint Paul à Tite,
 « son disciple, de mettre des évêques dans toutes les villes. Ils n'igno-
« raient pas combien la présence des premiers pasteurs était nécessaire
 « dans ces temps de persécution, pour instruire, encourager, consoler les
« fidèles. Comment n'auraient-ils donc pris aucun soin d'étendre le gou-
 « vernement épiscopal ? D'ailleurs on trouve que l'Eglise de Vienne était
« dès lors très-célèbre ; qu'elle donna un grand nombre de martyrs au
« ciel; qu'elle envoya aux Eglises d'Asie la relation de leur combat ; que
 « la lettre qui fut écrite à ce sujet était commune à l'Église de Lyon ;
« qu'on y parlait de la chrétienté de ces deux villes, comme formant deux
« Églises séparées, et que dans le titre » même de cette lettre l'Église
« de Vienne tenait le premier rang. On peut le demander à tout homme
« qui voudra y faire attention : serait-il raisonnable, après cela, de sup-
« poser qu'il n'y eût point encore d'évêque à Vienne; et de se per-
 « suader que celui de Lyon fût le chef et le pasteur de ces deux
«'"Eglises ? »
    Mais nous terminerons par une autorité à laquelle nous défions le pa-
léographe d'opposer une raison quelconque ; c'est la première épitre du
pape saint Clément, écrite à saint Jacques, frère du Seigneur, que Gratien
rapporte, et qui a été tirée du Pontifical du pape Bamase :
    « Saint Pierre nous a ordonné d'envoyer des évêques très-éclairés et
prudents comme des serpents, dans toutes les villes où il n'en avait pas
envoyé. C'est ce que nous avons commencé à faire, et c'est ce que nous
ferons encore, avec l'aide du Seigneur. Nous en enverrons plusieurs dans
les Gaules et les Espagnes, et quelques-uns jusque dans la Germanie et
l'Italie ; mais nous désirons en envoyer aux autres nations (3). »
    Nous n'ajouterons pas un mot ; le troisième successeur de saint Pierre
ne vient-il pas île parler ?
                                                   Adrien PELADAN.

 (1) Viole Suicer. in Appar. Eccl.
 (2) Marca, de Concord., 1. 6, c. 46.
  (3) Episcopos autem per singulas civilates, quAbus Me non miserai, per
dodos et prudentes sicut serpentes, nobis nv.ttere prœcepil. Quod etiam fa-
cere inchoavimus, et Domino opem ferente, facturi sumus. Aliqaos ve.ro
ai Gallias, Hispaniasque mitlemus, et quosdam ad Germanium, et Italiam,
atque ad reliquas Gentes derigere cupimus.