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 28                   LA COLONNE DU MÉRIDIEN.

  œuvres, et pensant qu'elles devaient être un titre de recom-
  mandation; mais je n'ai pas découvert si son désir fut exaucé.
  11 est à présumer cependant que sa pétition resta sans ré-
  ponse.
     En effet les événements se pressaient, et les commissaires
 de la Convention , occupés à organiser la Terreur, n'eurent
 probablement pas le temps de s'occuper d'affaires de si petite
 importance. D'ailleurs, la victoire du 29 mai leur ôta le pou-
 voir, et quand ils rentrèrent, après le siège de notre malheu-
 reuse ville, Bugniet se réfugia à Charly. Il fut dénoncé et
 traduit au commencement de Thermidor , an II, devant le
 tribunal du district de Saint-Genis. Dans une position si me-
 naçante il crut devoir alléguer, comme preuve de patriotisme,
qu'il était l'auteur des plans de la prison de Roanne. « Com-
 « ment , s'écria le président Dumanoir , tu oses le vanter
  « d'avoir fait construire ce bâtiment à la honte de l'humani-
 « té! monstre, tu en lâteras. » Peu de jours après, le 9 ther-
midor mit à néant les menaces de Dumanoir , et fit sortir
des prisons les victimes de Robespierre , le despote le plus
absolu et le plus cruel qui ait jamais régné sur la France (1).
    Bugniet survécut donc heureusement aux graves dangers
de la Terreur et mourut à Charly, dans un âge fort avancé,
le 5 novembre 1806.

                                  IV.

   Gabriel Bugniet, chargé de tous les détails d'ornementation
de la colonne, passa un accord avec Clément Jayet, sculpteur,
pour là confection d'une statue en pierre blanche de neuf
pieds de proportion, représentant le génie de la gnomonique,

  (1) Cette anecdote, extraite de'la-Revue des contemporains , est due à
M. Péiicaud aîné, dont le grand-père avait été très-lié avec Bugniet.