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                      LA COLONNE DO MÉRIDIEN.                            27

«  les dimanches les raser et leur faire des aumônes: tant de
«  vertus et de bienfaits sont au-dessus de nos éloges
«  qu'il est glorieux pour cette société de s'être attachée à la
«  classe la plus malheureuse des hommes! »
   On peut croire que ce rapport fit tort à Gabriel Bugniet,
car les travaux de la prison ayant été repris en 1792, le ci-
toyen Durand, architecte, en fut chargé. Bugniet fut natu-
rellement blessé de cette préférence donnée à un confrère,
et il adressa une pétition aux citoyens commissaires de la
Convention nationale au département de Rhône-et-Loire (1).
Il expose que, dans un procès-verbal du 16 juin 1792, les
officiers de sauté lui ont rendu justice: ce qui semblerait-
indiquer que ce procès-verbal serait la contre-partie du rap-
port sus-menlionné. Bugniet, s'appuyant sur le dire des offi-
ciers de santé, vante son ouvrage, et blâme son confrère, qui
a/ait des changements nuisibles à la salubrité de la prison de
Roanne. Il prie les citotjens administrateurs de le laisser con-
duire à bonne fin les travaux qu'il a commencés, et termine
par cette considération: « Ses conclusions ne pourraient pas
« être rejetées, a moins qu'on n'acquittât ses honoraires, qui
« se montent a 36,000 livres, ses avances et déboursés com-
te pris, et forment la majeure partie de sa fortune. Il serait
« inouï, il serait sans exemple qu'on lui ravît la gloire de
« cette entreprise sans le payer; tandis que l'architecte qui
« n'a été employé qu'à de très-légers accessoires est déjà
« désintéressé, et l'auteur se verrait encore enlever la gloire
« d'achever son ouvrage, et on le priverait de la récompense
« la plus flatteuse pour un artiste. » Le malheureux Bugniet
était véritablement un artiste , se faisant honneur de ses


   (1) Cette pétition est un autographe de Bugniet, sans date, mais on peut
la rapporter au commencement de 1793. Cette date est inscrite au crayon
sur la première page.