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22 LA COLONNK BU MÉRIDIEN. la maison de l'Aigle (1), place Louis XVI, aux Brotteaux ; mais il est à une hauteur qui demande une excellente vue pour en discerner tous les détails ; cependant je sais qu'on y a pris l'heure, durant la période de travail nécessité par la pose d'un nouveau cadran au donjon de l'Hôtel—de—Ville, en face de la rue de l'Impératrice. II. La place des Cordeliers fut ouverte au public en 1557, dans le cimetière des religieux, qui cédèrent tout le terrain, sous la condition d'une rente annuelle de cent livres, que la ville s'engagea à leur payer. Ils aliénèrent aussi, en 1724, moyennant cinquante livres de rente , la partie de terrain nécessaire pour la construction de la salle du concert, devant servir de lieu de réunion à l'académie libre de musique. Cha- cun se rappelle encore ce joli petit bâtiment, exécuté sur les dessins du milanais Pietra-Santa. Cette société musicale céda tous ses droits de propriété à la ville en 1741. Il paraît qu'elle était embarrassée dans ses affaires financières, et ce fut afin de liquider ses dettes qu'elle passa cet accord avec l'autorité consulaire (2). Une autre société, qui se qualifiait d'Académie des beaux-arts, obtint de tenir ses assemblées dans le bâtiment du concert. Cette académie se composait de trente membres et se partageait en trois classes : malhéma- (1) Depuis que ces lignes ont été écrites, l'aigle qui surmontait le cadran en question a été emporté par un vent du midi, dont notre ville se rappel- lera longtemps la violence. (2) Cochard, dans sa Description de Lyon, 1817, dit que l'Académie de musique, qui obtint des lettres-patentes en 1124, acheta de la ville l'em- placement de la salle du concert. Il n'avait pas eu connaissance de l'acte de vente par les Cordeliers, que M. l'abbé Pavy , dans son Histoire des grands Cordeliers, signale comme existant aux archives de la Pré- fecture.