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BIBLIOGRAPHIE. • 399
en ordre, et laissent voir par une brèche à demi-fermée les
premiers édifices de Thèbes, et la double croupe sacrée. La
composition suivante est plus sobre encore : attira, l'épouse
d'Egée, n'y montre guère que le bras, organe de la volonté
d'un père, et l'attitude pensive qui devine les destinées de
son fils; mais Thésée, par l'énergie de son regard, par la
force prématurée de ses membres, et la décision de son
mouvement, annonce le demi-dieu , qui va vaincre les bri-
gands, et personnifier l'époque de la valeur individuelle et
physique.
Dans cette exposition en miniature, h qui décerner la mé-
daille d'honneur? A cette Andromaque si touchante et si sim-
ple, dont le naïf enfant porte les couronnes funèbres, desti-
nées aux mânes de son père, sans comprendre encore la
douleur? — A la reine de Thessalie , si majestueuse et si
tendre, quand elle implore, de son époux qui hésite , l'hos-
pitalité pour Thémistocle à la fois suppliant et fier? — A la
superbe indifférence de Diogène en face d'Alexandre, ou à la
gracieuse affection du couple qui, les mains entrelacées,
vient parer de fleurs la douce image de Tibulle? — A la dé-
solation de la Vestale, que le pied du licteur vient de pousser
vive dans ce caveau sépulcral, ou bien à l'anéantissement de
Cléopâtre tombée sur la pierre où dort Marc-Antoine, pen-
dant que ses deux suivantes chancellent déjà sous le poison?
Thorwaldsen, sans doute , préférerait le lion colossal de
Chéronée, si toutefois le mot de Pausanias lui inspira l'idée
sublime du lion de Lucerne, érigé comme son devancier a
la gloire de la fidélité héroïque et malheureuse.
Voulez-vous des scènes plus complètes, plus variées, plus
peuplées ? Voici Phryné devant les héliastes : moins réaliste
que dans un tableau célèbre sur le même sujet, la prêtresse
de Vénus sait se revêtir un instant d'un air de modestie, et
lève vers ses juges un regard confiant; les accusateurs se