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mandes, elle ne pouvait continuer la lutte. l'Augleterre
avait cependant besoin de réparer ses forces ; le 23 mars
1357, une trêve de deux ans fut stipulée; mais pendant celle
suspension d'armes, Paris fut en proie a la guerre civile ;
dans le même temps l'Ile de France (1) et les provinces voi-
sines furent dévastées par Charles d'Evreuv, roi de Navarre,
qui avait déclaré la guerre au duc de Normandie régent du
royaume pendant la captivité du roi Jean. A l'expiration de
la trêve, les Anglais ayant recommencé la guerre avec une
armée considérable, la France fut obligée de subir le traité
de Breligny (8 mai 1360) (2).
   Ici commence la difficulté de classer les incursions des An-
glais dans notre province ou celles des bandes licenciées qui
avaient été à leur solde.
   La Mure, historien du Forez, qui a jeté un peu de confusion
dans les dates et les événements de celte époque, assigne la
date de 1358 à la première incursion des Anglais dans le
Forez : «. Il est certain, dit La Mure, que les Anglais brûlèrent
et désolèrent entièrement l'abbaye de Valbenoîte, en 1358 ;
on croit que ce fut alors qu'ils brûlèrent Montbrison, capitale
du Forez. » L'incendie de Montbrison et de l'abbaye de
Valbenoîte ne peut en effet être contesté ; ce désastre est
prouvé par deux chartes que cite La Mure ; l'une de ces
chartes, donnée par Jeanne de Forez, en 1372 dit : « Que
l'abbaye de Valbenoîte a été pillée et brûlée, il y a environ
quinze ans, à la suite des guerres faites par les ennemis du

'      (1) Province dont Paris était la capitale, et qui se trouve aujourd'hui
    comprise dans les départements de l'Aisne, Oise, Seine, Seine-et-Marne,
    Seine-et-Oise.
       (2) Par le traité de Bretigny, des territoires équivalant à près de la moitié
    de la France actuelle, étaient cédés en toute souveraineté au roi d'Angle-
    terre ou devaient relever de lui comme seigneur suzerain. Voyez ce traité
    dans les Actes de Ryincr.