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                   DISCOURS
                       Prononcé le 7 mars 1863,


 AUX OBSÈQUES DE M. LE DOCTEUR ROUGIER,
                        MEMBRE DE L'ACADÉMIE,



                 Par M. PAUL SAUZET, président,




   Encore une tombe qui se referme ; encore un vide qui se
creuse au sein de notre Académie déjà veuve en si peu d'an-
nées de tant d'illustrations et de dévouements.
   L'affluencë recueillie qui se passe autour de cet homme
de bien, montre assez combien sa perte est partout doulou-
reusement ressentie.
   C'est que la ville perd en lui un des plus dignes représen-
tants de cette science médicale qui tient toujours une si
grande place dans ses gloires ; un des derniers demeu-
rants de cette éclatante pléiade dont, grâce à Dieu, la trace
n'est pas interrompue , mais dont rien n'effacera jamais la
mémoire.
   Sa vie s'est écoulée tout entière au milieu de nous , son
nom s'est mêlé a toutes les nobles institutions de la cité ;
c'était une de ces fortes existences municipales qui s'enra-
cinent d'autant plus dans le sol qu'elles ne se transplantent
jamais. D'autres ont fait plus de bruit, aucune de laissera
un plus suave parfum , car elle eut l'honneur pour guide, le
dévouement pour mobile et le respect pour récompense.
   Il quitta pourtant une fois sa ville, mais c'était pour servir
la France. A vingt ans il fit avec honneur la campagne de
1813 : la paix de 1815 le rendit bientôt sans partage à ses