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AUTEL D'AUGUSTE A LYON. 173 et la base dudit autel étaient encore sur leur lit dépose. Après une certaine hésitation et de longues études, nous crûmes devoir adopter l'opinion de l'honorable savant, opi- nion qui prenait une grande force par la découverte de l'am- phithéâtre sur l'emplacement du jardin des plantes et dont nous avons donné la description (1). Abandonnant toute idée préconçue et mettant de nouveau ce sujet a l'étude, il nous parut très-probable que ce mo- nument avait dû se relier à l'autel des Césars, parce que c'était dans son enceinte, où les prêtres Augustaux et les députés des soixante nations avaient leurs places réservées, que devaient se célébrer les fêtes et les jeux qui avaient lieu tous les ans au mois d'août, anniversaire de la dédicace de l'autel consacré, l'an de Rome 741, en l'honneur du prince qui avait rendu Lugdunum la capitale des Gaules. Une autre considération venait encore à l'appui de notre opinion nouvelle ; c'est que de très-riches fragments d'archi- tecture en marbre, et de statues colossales en bronze doré, avaient été rencontrés non loin de cet amphithéâtre et tout auprès du lieu où avait été trouvé, en 1529, le monument le plus précieux que l'Europe possède, LA TABLE DE CLAUDE. Cette magnifique découverte, si près de notre amphi- théâtre, ne semblait-elle pas, en effet, révéler l'existence d'un édifice sous les ruines duquel la table de bronze aurait été brisée et ensevelie. Ce monument de la sollicitude de l'Em- pereur pour la Gaule sa patrie n'a point pu être isolé ; il a dû nécessairement être placé avec les plus grands hon- neurs dans l'édifice somptueux annexé au temple d'Auguste pour y être perpétuellement un objet de vénération. La reconnaissance publique pouvait-elle trouver une place plus convenable que le lieu où les Césars recevaient les honneurs divins ? Ce temple lui-même n'était-il pas déjà un monument (1) Voir notre notice sur l'amphithéâtre de Lugdunum,