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34                         LYON AVANT 8 9 .

iiaulé exerçait le monopole de l'industrie pour laquelle elle
avait été créée et constituait dans la ville un corps dislinc!
avec ses chefs , ses lois et même son costume. Dans les rela-
tions de réceptions des rois de France, on voit figurer la
corporation des bouchers vêtus de bonnets, pourpoints, chaus-
ses et souliers cramoisis, découpés et couverts de gros fers et
boutons d'or; celle des carliers habillés de velours noir,
passementé d'argent; celle des couturiers, de noir, blanc et
vert, richement passementé et brodé d'or et d'argent, et après
eux leurs compagnons vêtus de velours ou satin et le moindre
de taffetas cramoisi (entrée de Henri II à Lyon, en 1548).
   Le nombre des corporations de Lyon ne s'élevait pas, en
1754, à moins de soixante-dix, Abolies un instant sous le
ministère de Turgot, on réduisit leur nombre, en les réta-
blissant, à trente-cinq, par la fusion de celles qui exerçaient
des métiers analogues comme les orfèvres tireurs d'or la-
pidaires, ou lesplieurs de soie, cardeurs mouliniers (1).
   Le procès des corporations a été trop souvent el trop logi-
quement Tait pour qu'on puissedéfendre en lui-même le prin-
cipe de ces associations ouvrières, telles qu'elles subsistaient
avant la Révolution. Cependant, en condamnant leurs défauts,
il n'en faut pas nier les avantages. Sans doute, elles nuisaient
à la liberté du commerce en ce sens que la loi leur atlribuait
le monopole de la fabricalion pour laquelle elles avaient été
instituées. Le négociant, dans ses rapports journaliers, ren-
contrait donc en face de lui, non pas des volontés isolées,
mais tout un corps hiérarchique organisé, et d'autant plus
puissant qu'il avait le droit de déterminer et de réduire le
nombre de ses membres en refusant les admissions nouvelles.


   (t) Les professions n'occupant pas assez d'ouvriers pour être érigées
en communauté, recevaient du consulat des règlements dont il surveillait
lui-même l'exécution.