page suivante »
ASSOCIATIONS OUVRIÈRES 9 les temps, suivant la condition, économique des industries, et suivant la nature des garanties que les lois accordaient aux différentes classes de la population. Etudier le système des anciennes corporations dans leur longue variété et le mécanisme desassociations d'aujourd'hui, apprécier la valeur de ces dernières par une comparaison naturelle, déterminer enfin ce qui reste encore a faire pour que les institutions actuelles portent tous leurs fruits et ne laissent rien à regretter de celles d'autrefois, tel était, Messieurs, le programme du concours ouvert par l'Académie. 11 y avait la tout à la fois a étudier des théories économiques, les faits d'histoire qui éclairent ces théories, enfin les ré- sultats pratiques obtenus déjà et ceux qui peuvent l'être encore. En bornant le travail des concurrents a la ville de Lyon, nous en déterminions le cadre, sans rien lui ôter de son intérêt général, car Lyon a été une grande ville dès sa naissance,, et depuis dix-neuf siècles, grâce aux avantages exceptionnels de sa situation, elle n'a pas cessé d'être une ville d'industrie, une ville ouvrière. Elle l'était bien avant que la fabrication des soies y eût établi son centre principal et l'eût faite telle que nous la voyons maintenant. Les cités comme la nôtre ont ce privilège que leur histoire est l'his- toire même du pays. Un seul concurrent a abordé le sujet, mais nous ne nous en plaignons pas , car son mémoire est excellent, bien qu'il ait trop concentré ses recherches sur un point, l'étude des sociétés de secours mutuels récemment établies a Lyon. Son livre est rempli de faits utiles a connaître et surtout appréciés avec une grande sûreté de jugement. Nous y avons été frappés de la netteté des vues, de la fermeté des opinions formées par une étude attentive et toujours pratique, enfin de ces sentiments élevés de justice et de charité chrétienne, sans lesquels un ouvrage d'économie morale ne serait pas