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476                DES TENDANCES DE L'ABT.

  quences morales de la révolution ne sont encore ni bien
  précisées ni bien connues. C'est tout simplement à cause
  du préjugé né de l'aversion du peuple pour l'ancien régime,
  préjugé qui fait de la révolution une idole à laquelle on ne
  peut toucher sans nuire à l'essor de la démocratie , et que
  la servilité des arts a propagé à l'envi sans l'avoir étudié ,
  souvent même sans l'avoir compris.
     Des hauteurs de l'histoire je descends à la littérature
  dramatique, j'examine les pièces de théâtre qui, depuis
  plusieurs années , ont eu le plus de succès, et je retrouve
  dans presque toutes , comme pensée fondamentale , deux
  idées, dont l'une n'est vraie que relativement, et dont l'au-
  tre est absolument fausse , c'est-à-dire l'apothéose de l'ar-
  tiste et de la courtisane. Pour sortir de cette voie déplora-
  ble , diverses tentatives ont été faites ; la critique s'est
  émue, l'opinion publique s'est indignée dans une certaine
  mesure, quelques auteurs ont fait jouer des pièces honnê-
  tes. Tout a échoué. Pourquoi encore, sinon parce que le
  inonde des soi-disants artistes et des êtres dégradés a fait
  la loi ? Leur triomphe a été si complet, qu'ils ont eu la joie
  de voir la société honnête presque tout entière venir , en
  acclamant leurs vices, applaudir à sa propre honte.
     Que dire des expositions de peinture, de ces immenses
  exhibitions, où quelques œuvres sérieuses se distinguent à
  peine au milieu d'une multitude de productions sans carac-
  tère, et trop souvent sans moralité ? La voix sévère des ar-
  tistes véritables se perd dans le bruit de la foule qui se
  précipite au devant des œuvres faites pour la flatter, et qui
  prodigue à leurs auteurs son argent et sa douteuse louange.
  —Oser blâmer l'entraînement général, c'est vouloir retour-
  ner en arrière, c'est faire entendre une plainte de vieillard,