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UNE NUIT BE DISSOLUTION. 467 LE VICOMTE. Vous me raillez, Madame, avec quelque apparence de raison; mais j'ai déjà eu l'honneur de vous le dire, si j'ai abandonné jusqu'à ce jour l'entière direction de ma desti- née à Madame de Lescure, c'est qu'il m'avait manqué cette initiative, cette force affective qui vient de là [montrant son cœur) et dont je ressens à présent, pour la première fois, la puissance infinie... irrésistible... MADAME DE FEESNE. J'admets, Monsieur le vicomte, que vous parveniez à concilier tout ce que vous devez de soumission et de recon- naissance à Madame votre tante, avec les sentiments que vous énoncez et dont je n'ai aucun parti pris de repousser l'expression ; mais il y aurait encore à éloigner les préten- dants qui ont surgi depuis votre retraite, quand vous vous êtes mis à me fuir comme un péril... LE VICOMTE. Les prétendants; il y en a donc plusieurs?... MADAME DE FitESNE. .... Il y en a plusieurs et vous en êtes surpris?,... cette limitation de leur nombre à un seul n'est pas galante, Monsieur le vicomte. LE VICOMTE. Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, Madame; je croyais qu'il n'y avait sur les rangs qu'un prétendant sérieux, M. de Beausset. MADAME DE FKESNE. C'est bien en effet avec lui que les négociations sont le plus avancées; mais à quelle circonstance devez-vous de connaître son nom? LE VICOMTE. Je suis son confident... MADAME DE FRESNE. Son confident? .. LE VICOMTE. C'est bien naturel, puisque j'avais disposé de votre main en sa faveur... MADAME DE FEESNE. (Fait un bond comme a la scène iv et reste debout.) .... Disposé de ma main ! mais de quel droit, Monsieur !