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LYON AYA.NT 8 9 . 429 qui m'importe davantage, c'est d'examiner quelle fut à Lyon la conduite de ces prélats d'ancien régime. Pour ne pas re- monter trop haut, je m'arrête au règne de Louis XIII, et, laissant de côté l'illustre et pieux cardinal de Marquemonl, je cite d'abord le cardinal de Richelieu. Alphonse duPlessis, frère d'Armand, le grand cardinal, était évêque de Luçon lorsque, peu touché des grandeurs humaines, il se démit en faveur de son frère et se fil Chartreux ; le cardinal Armand l'en fit sortir et le nomma archevêque d'Aix en 1626 et de Lyon en 1628. Il resta toujours à Lyon, se voua tout entier au soulagement des malheureux , se signala pendant la peste, de 1635, et voulut à sa mort, en 1653 , être inhumé dans l'église de la Chanté où i! repose avec celte épitaphe : Pauper nalus sum, paupertatem vovi, pauper morior, inter pauperes sepeliri volo. Je suis né pauvre, j'ai fait vœu de pauvreté, je meurs pauvre, je veux être enseveli au milieu des pauvres.Son successeur fut le cardinal Camille deNeufvilIe-Ville- roy qui, pendant une administration de quarante années (de 1653 à 1693), ne quitta presque jamais Lyon, et, non con- tent d'être un bon prêtre, voulut être un bon citoyen et consa- cra son influence à obtenir des choses utiles pour sa ville et pour la province; Claude de Saint-Georges vint ensuite et oc- cupa le siège archiépiscopal vingt-deux ans, de 1693 à 1715 ; celui-là n'était qu'un simple gentilhomme, issu du Chapitre de Saint-Jean ; les contemporains n'en parlent que comme d'un homme instruit, zélé et recommandable. Après lui François- Paul de Neufville-Viileroy (1715-1731) et Charles-François de CMteauneuf de Rochebonne ( 1731-1740 ) se firent remarquer par leur assiduité à leurs devoirs , leur dou- ceur et leur piété. Le seul sur lequel la malignité trouve réellement à s'exercer , fut Pierre V , Guérin de Tencin (1740-1758), ministre d'Etat de Louis XV en même temps qu'archevêque de Lyon et cardinal , prélat courtisan , dont