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428                        LYON AVANT 89.
ont pu supprimer l'usage, et qu'aujourd'hui encore, en plein
XIXe siècle , les chrétiens du diocèse de Lyon et les pauvres
bien souvent, donnent à leur curé les prémices de leurs ré-
coltes, consacrant ainsi, par une générosité touchante la bonté
de celui qui donne autant que le mérite de celui qui reçoit.
    Il est donc vrai que les curés de campagne désiraient avec
ardeur une réforme que le bien matériel et surtout le bien
moral leur paraissaient exiger impérieusement ; il est encore
vrai que les privilèges du haut clergé, que la manière de con-
céder les bénéGces , que la décadence de certaines maisons
religieuses les irritaient et faisaient d'eux une sorte de tiers-
élal dans l'ordre du clergé; mais ce qui ne l'est pas, c'est
l'éloge dont l'irréligion a voulu les flétrir en insinuant que
leur vœu de réforme renfermait l'espoir secret d'échapper à
fa discipline de l'Eglise. L'histoire fera justice de cette erreur
en nous montrant !a conduite de nos curés de campagne pen-
dant la Révolution.
   J'ai parlé des Chapitres, des couvents, du clergé des cam-
pagnes, et je n'ai rien dit encore du chef de ce grand corps
ecclésiastique, de l'archevêque de Lyon. Ses revenus n'étaient
pas en rapport avec l'importance du siège qu'il occupait, car
il n'avait pas plus de quarante mille livres de rente, chiffre
considérable sans doute, mais bien inférieur à celui de beau-
coup d'autres archevêchés et bénéfices. L'archevêque de Lyon
était presque toujours un grand seigneur, et souvent un
membre du Chapitre de Saint-Jean. Nous avons vu comment
son autorité élait surveillée et contrôlée par les comtes de
Lyon. Je n'ai pas la prétention d'énumérer ses prérogatives
religieuses, ni de raconter la querelle entre le siège de Lyon
et celui de Rouen au sujet de la primatie des Gaules ; (1) ce


   (1) Sous l'archevêché de Mgr de Saint-Georges, une longue querelle eut
lieu pour la primatie des Gaules enlrc le siège de Lyon et celui de Rouen.