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                     TRAVAUX DE L'ACADÉMIE.                     405

     M. Bouillier a la parole pour répondre aux diverses objections
 qui lui ont été adressées.
     L'honorable professeur répond d'abord à ceux qui ont prétend»
 que la question était insoluble et contraire au véritable esprit de
 la méthode scientifique : pourquoi ne serait-il pas légitime de
 rechercher la cause des phénomènes de la vie comme de tous les
 autres phénomènes? La science n'est qu'à ce prix. Pourquoi
 serait-il interdit de rechercher les rapports de cette cause avec
 une autre cause agissant également dans l'homme, avec l'âme
 elle-même ?
    Sans doute, en supposant que cette cause de la vie ne peut
 être atteinte que par l'induction, comme les causes du monde
 extérieur, on ne peut arriver à une certitude mathématique sur
 sa nature. Mais, tout au moins, peut-on établir qu'il y a une
probabilité plus grande en faveur de l'animisme qu'en faveur de
toute autre hypothèse.
    Il ne paraît pas possible de séparer la cause de la vie qui,
d'eprès toutes les inductions, est un principe interne d'activité
de l'âme elle-même qui, elle aussi, nous est révélée par la cons-
cience comme un principe d'activité, comme une force.
    Si l'on accorde que l'âme n'a pas pour essence la pansée mais
l'activité, M. Bouillier a fait voir que le grand argument des par-
tisans de la dualité est ruiné. L'âme n'étant pas identifiée avec le
moi, rien n'empêche qu'elle produise des phénomènes incons-
cients et des phénomènes conscients, qu'elle soit cause des phé-
nomènes de la vie comme des phénomènes de la pensée. L'âme
étant force, elle doit continuellement agir sur le corps, son
organe, et le corps étant un organe unique, l'unité du système
nerveux étant démontrée, il ne se peut que cette force n'agisse
pas sur le corps tout entier. Mais cela'est, dit-on, contraire à la
grande règle, qu'à des effets divers doivent correspondre des
causes diverses. M. Bouillier répond que toutes les découvertes,
tous les systèmes de la science moderne sont précisément en
contradiction avec cette prétendue règle : la même cause peut
produire les effets les plus dissemblables, suivant les circons-
tances dans lesquelles elle agit.