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368                  HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

Lunna n'avait été et ne pouvait avoir été qu'aux lieux où
es! Belleville.
    Divisant d'une manière égale la distance qui sépare Anse
de Mâcon, abstraction faite des rectifications de roule, le
milieu tombe précisément à Belleville. Autre preuve. L'Iti-
néraire d'Antonin fixait à Lunna le point d'arrivée d'une
voie romaine secondaire qui de là se dirigeait sur Autun ,
vieille capitale des Éduens. Or cette voie romaine, chemin
ferré, suivant l'expression locale, se dislingue encore en
certains lieux sur la pente des montagnes du Beaujolais, et
son aboutissant est précisément Belleville.
    Tout ceci clairement démontré par M. d'Aigueperse, la
question entrait dans le domaine de la chose jugée.
    Elle le paraissait du moins quand des travaux récents en-
trepris à l'occassion de l'établissement du chemin de fer
ont mis à jour les restes enfouis d'une cité gallo-romaine
entre Villefranche et Saint-Georges (1).
    Cette découverte n'infirme en rien les raisonnements ci-
dessus. Dans un pays éminemment fertile, sur les bords
d'une rivière des plus navigables, le long du parcours d'une
voie romaine aboutissant aux capitales du Nord , à quelques
milles de la vieille métropole des Gaules, il serait étonnant
qu'il n'y eût pas eu, au temps de la domination romaine,
plusieurs centres de population. Que l'un de ces centres,
bourg, hameau, village, maison de plaisance ait existé au
 lieu dit des Tournelles, la chose est non seulement pos-
sible, mais probable, Les découvertes faites la rendent cer-
 taine, de là à prétendre que ce hameau exhumé fut la
Lunna tant contestée, les calculs s'y refusent et l'embranche-
 ment d'Autun s'y oppose.

  (1) Peyré, Revue du Lyonnais, juin 1853 — Lettre de M. d'Aigueperse
à M. Peyré. Lyon 1853.