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366                    HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

mettant l'occasion à profit, pria le Saint-Père de consacrer
son nouvel édifice. Innocent II y donna les mains. Une église
consacrée par le successeur de saint Pierre ne pouvait rester
simple succursale. Le pape la déclara paroissiale et lui sou-
mit celle des Étoux qui devint alors, pour me servir de l'ex-
pression de Louvet, la servante de sa servante. L'église de
Saint-Nicolas, malgré l'honneur reçu, n'en resta pas moins
l'humble vassale du Chapitre qui en fut curé primitif, y
officiait quand bon lui semblait, et y recevait, soit à l'aller,
soit au retour, les honneurs dus à sa suprématie officielle.
   Le bourg s'éleva peu à peu autour de la fondation nou-
velle. Une quasi-sécurité faisant place à l'anarchie des siècles
précédents, le développement fut rapide. Cent ans plus tard,
l'agglomération fut jugée assez importante pour mériter et
obtenir une charte de franchises que lui octroya (car ici
octroyer est le mot) Humbert, connétable de France.
   En 1140, Amé III, comte de Savoie, fonda la Chartreuse
d'Àrvières sur le revers occidental du mont Colombier, à
une lieue à l'orient de la paroisse de Lochieu; il fit part de ce
projet au sire de Beaujeu, son gendre qui, non seulement
l'approuva, mais qui, voulant contribuer pour sa part, acheta
une grange et la donna aux religieux (1).

                                 Belleville.


    Humbert-le-Vieux, dont nous avons résumé plus haut
l'existence accidentée, avait été condamné pour rupture in-
surrectionnelle de ses vœux de Templier à une fondation
religieuse. Il choisit pour édifier église et abbaye le hameau
de Belleville.
    C'était alors un hameau, mais il n'en avait pas toujours

  (i) La Teyssonnière, Rech. hist., 2 e vol., p. 106.