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AU XIIe SIÈCLE. 363 « Nous recommandons, dit-il, que si par hasard, l'ordre cartusien voulait plus tard faire entrer la maison de Mont- merle dans un autre ordre , ce ne serait que dans celui de Joug-Dieu (saint Benoit). » (Guichenon, Preuves, p. 121.) Dans la môme bulle, datée d'Anagno 1222, ( et que Se- vert a faussement regardée comme concernant Montmerle (en Bombes), Honorius stipula encore ; « que quant aux sommes que noble Guy, seigneur de Beaugé, avait données à Montmerle, elles fussent, si elles étaient récupérées, divisées enîre les deux maisons de Joug-Dieu et du Val-Saint-Etienne; que des instances fussent faites pour que Ulrich deBeaugé con- firmât la donation de la grange de Chevroux à Joug-Dieu, comme aussi que ces mêmes Chartreux intervinssent pour le même objet auprès d'Âlexandrine de Vienne, son épouse (1). » Voilà le seul bruit qui s'éleva autour de l'abbaye de Joug- Dieu. Après quoi elle s'endormit cinq siècles, au milieu des grasses prairies qui l'entourent et ne se réveilla qu'à la fin du dix-septième siècle où nous en reparlerons. Bernard, abbé de Tyron, suivant les instances de Guichard, présida à l'organisation de Joug-Dieu. Les quatre premiers abbés remplissent le douzième siècle. Ce furent: GaucerouGauceran,Engelbert1GuidelerdeQuincieu,1178, Rainald 1186 (2). La position choisie par Guichard n'était pas heureuse. Le terrain gras et fertile était fréquemment submergé par la Saône dont les inondations étaient encore plus fréquentes que de nos jours, le sol s'étant continuellement exhaussé par suite des alluvions. 11 en résultait une habitation malsaine et souvent de grandes difficultés pour les communications extérieures. (1) L'abbé Nyd, Essais hist. sur les anciennes fondations religieuses du dép. de l'Ain. — Montmerle en Bresse. — Bourg 1851, p . 2-6. (2) Album du Lyonnais de 1844, p. 239, d'après Gallia Christ.