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340                        LYON AVANT 8 9 .

chevêque , était ainsi devenu le siège d'un comté dont la
seigneurie, exercée collectivement par l'archevêché et le
Chapitre, relevait de l'empereur. Au moyen-âge, l'empereur
d'Occident étant censé le suzerain par excellence des princi-
pautés temporelles comme le pape des pouvoirs spirituels,
quand on voulait dépendre du sceptre le plus éloigné et le
moins gênant, on se proclamait vassal de l'empereur, vassa-
lité plus nominale que réelle puisque le litre de ville impé-
riale était à peu près synonyme de celui de ville libre. En
vertu de ce privilège, les seigneurs comtes de Lyon se con-
sidéraient comme indépendants, et, le prestige de l'autorité
religieuse se joignant pour eux à celui de la puissance
féodale, ils crurent pouvoir dominer sans modération une
population riche, nombreuse et ardente qui ne tarda pas
à s'agiter sous la main du maître, excitée qu'elle était, peut-
être par des abus réels, en tout cas par l'exemple de tant
de villes déjà en lutte avec leurs seigneurs, et par ce mou-
vement vraiment libéral qui marquait le début des temps
modernes.
   Les habitants de Lyon se soulevèrent une première fois
en 1193, et obligèrent leur archevêque à construire une cita-
delle pour sa demeure et une autre pour celle de ses cha-
noines (1).
   Après cela, trente-cinq années s'écoulèrent au milieu de
plaintes, de menaces et de violences qui n'aboutirent pas à
la guerre, mais au bout desquelles les bourgeois, bien décidés
à secouer le joug féodal, s'érigèrent en commune. Le premier
corps de ville, pour employer la vieille expression qui dési—


   (1) Pierre-Scize fut construit ou du moins considérablement fortifié
alors par l'archevêque Renaud , comme demeure seigneuriale des arche-
vênaes. La cathédrale de Saint-Jean et le cloîlre environnant furent munis
d'une enceinte fortifiée.