Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
306                   HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

 tez-nous, du moins, de nous féliciter, en passant, de l'aide
puissante qu'il nous donne. Et d'ailleurs c'est le devoir de
votre profession militaire de défendre l'Eglise de Dieu contre
ceux qui la ravagent         »
    «       Je me flatte, et je le désire, de pouvoir m'entrete-
nir avec vous avant que vous ne quittiez les Gaules, et alors
j'achèverai mieux de vive voix, que je ne puis le faire par
écrit, ce qui me reste à dire sur celte grave affaire (1). »
    Ces lettres contiennent plus d'un enseignement.
    D'abord, sur le caractère modifié d'Humbert. Il y est qua-
lifié de sage et discret, peut-être pour les besoins de la
cause, car l'auteur ajoute aussitôt : « Vous gagnerez plus
avec lui par la tolérance que par des contestations irritan-
tes. » Ce qui prouverait presque contre cette sagesse impro-
visée. En tout cas, et pour le moment, Humbert est l'appui
de l'Église, le soutien des faibles, la providence du pays, ce,
qui, ainsi que le remarque Y Art de vérifier les dates, ne doit
pas être de longue durée.
    Ensuite, sur l'état politique de nos contrées au milieu du
XIIe siècle. Elles confirment ce que nous disions en com-
mençant. Il n'y a, dit le bon abbé, ni roi, ni duc, ni prince,
personne capable d'exercer une autorité tulélaire. En effet,
le roi de France comptait à peine, quoiqu'il ne dût pas
tarder à se montrer; nul des seigneurs n'était assez puissant
pour dominer ses rivaux et se faire représentant de l'ordre;
l'anarchie la plus complèle régnait entre tous ces roitelets
égaux en forces, en orgueil, en cupidité.
    Enfin, sur la misérable condition des serfs et colons dont
l'Eglise était alors la seule protectrice.
                                      Philippe MICHAUD.
  (I) Lorain, Hist. de l'abbaye de Cluny, p. 410413.


      (La suite au prochain numéro).