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                                    DE LYON.                             279

d'Arles et de Trêves, avant qu'il eût transféré le siège de
l'Empire a Bysance. La conversion de ce prince y fut ac-
cueillie avec enthousiasme. Un habitant de Rome, la capitale
dédaignée, le sanctuaire du vieux culte abandonné, n'aurait
pas écrit le pompeux éloge par lequel l'auteur termine son
poème. Dès-lors, rien n'empêche de croire ce poète originaire
de Lugdunum devenu, au IV siècle, la métropole littéraire
de la Celtique et de tout l'Occident.
   Le poème De laudibus Domini me semble un thème em-
prunté à la religion nouvelle par un professeur chrétien et
traité par un de ses élèves (1). Cette œuvre trahit, en effet,
dans sa contexture, l'inexpérience d'un jeune homme, mais
d'un jeune homme que son astre avait formé poète à sa nais-
sance. Quoi qu'il en soit, voici, dans l'hypothèse d'une com-

    (1) Les sujets donnés en composition, ou narration, sont très-anciens
dans la pédagogie romaine. Quintilien les recommande expressément au
livre II, chapitres 4 et 11 de Y Institution de l'Orateur, Ce genre de compo-
sition scolaire, après ce maître illustre, donna naissance aux déclamations
des rhéteurs de profession, dont Juvénal se montre si courroucé au début
de sa première satire. L'abus de ces narrations fut même poussé si loin ,
que Martial reproche aux avocats de son époque de négliger pour elles les
faits et les circonstances de la cause. On connaît cette épigramme char-
mante :
                 Nondevi, neque cœde, nec veneno, etc.,
très-bien traduite par La Harpe :
                 On m'a volé ; j'en demande raison
                 A mon voisin, et je l'ai mis en cause
                 Pour trois chevaux et non pour autre chose.
                 Il ne s'agit de fer ni de poison ;
                 Et toi, tu viens, d'une voix emphatique,
                 Parler ici de la guerre punique,
                 Et d'Annibal, et de nos vieux héros,
                 Des triumvirs, de leurs combats funestes.
                 Eh! laisse-là tes grands mots, tes grands gestes :
                 Ami, de grâce, un mot de mes chevaux !