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DE LYON. 271 grecques s'étaient établies en très-grand nombre ; mais cette origine n'est attestée par aucun monument. L'épithète forensis annonce, ainsi, que le font observer les auteurs de l'Histoire littéraire (1), un orateur plaidant au barreau, un avocat (2). Comme ethnique, sous la domination romaine, cette épithète désignait un habitant de Feurs et non du Forez; cependant l'histoire ni l'épigraphie ne l'ont encore révélée (3). Les habitants du Forez s'appelaient eux-mêmes Segusiavi, comme le démontrent les inscriptions conservées à la mairie de Feurs (4). Mais un autre éditeur de la Chronique de saint Jérôme, de Pontac, au lieu de Forensis, ou Foronensis, de le Mire, lit Forojuliensis. Cette leçon , en faisant naître Gennade a Fréjus, déciderait la question, question peu importante au fond, car cet orateur qui ne se rattache à Lugdunum, ni comme élève de ses écoles, ni comme avocat de ses pré- toires, n'a pour tout bagage littéraire qu'une mention de saint Jérôme. Au nombre de ses meilleures célébrités, la ville de Lug- dunum inscrit le treizième de ses évoques, saint Just, sanctus Justus, dont la fête tombe le 10 du mois de novembre (5). Avant d'être évêque, saint Just avait exercé les fonctions de diacre dans l'église devienne. Sa piété sincère, sacha- (1) T. I , n e part., p. 119. (2) Rusticus, forensis, negocialor, le cultivateur, l'avocat, le commerçant. (Quintil. Inst. orat.) (3) Le nom du Forez , pagus ou patria Forensis , se trouve écrit pour la première fois, en 735, dans la légende de S. Poreaire, Ce ne fut même qu'en 910 que les comtes héréditaires du Forez prirent le titre de cornes Forensium ( V. A. Bernard, Hist. du Forez, t. I, chap. rv, p. 83, en note, et eh. V, p. 103). (4) M. l'abbé Roux, Recherches sur le Forum Seyusiavorum, passim. (5) Les almanachs inscrivent S. Just au 10 novembre, Sunus et Colonia au 2 septembre.