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ABBAVE DE LA BÉNISSONS-DIEU. 265 Nèrestang et de sa sœur première abbesse du couvent, qui le dédièrent à la sainte Vierge et en firent le tombeau commun de tous les membres de leur famille dont la dépouille mortelle fut en effet déposée dans un caveau établi sous le dallage du sanctuaire, ainsi qu'en font foi les inscriptions funèbres gravées à cet effet. Cet édifice dont le père Chérubin et après lui l'historien de la Mure font l'éloge le plus pompeux est sans contredit un produit remarquable de l'architecture du XVIIe siècle. Le marbre d'Italie et la pierre d'Apremont y ont été employés avec une véritable profusion. L'ensemble du retable est d'une somptuosité et d'une richesse qui ne peuvent pas être mises en doute. On y remarque une prodi- galité d'ornements qui, travaillés d'une manière correcte, exécutés avec une patience et une habileté rares, sèment par- tout le mouvement et le luxe. Nous ne dirons rien ici d'une restauration intérieure dont notre église a été l'objet dans ces derniers temps, sous la di- rection intelligente de M. Zacchéo au talent duquel nous nous plaisons à rendre hommage. Ce travail qui nous a valu les félicitations d'un grand nombre d'amateurs pourra être ap- précié par messieurs les membres du Congrès qui, nous aimons à le croire, voudront bien nous faire figurer dans l'itinéraire de leurs excursions archéologiques. CHAPITRE IV. DD CLOCHER. Le clocher de la Bénissons-Dieu mérite pareillement de fixer l'attention de l'archéologue; c'est un magnifique spéci- men de la fin du XV siècle dû au zèle et à la munificence de Pierre de la Fin, vingtième abbé. Son élévation prodigieuse, ses deux rangées d'énormes clochetons, ses contreforts à redents, l'épaisseur de ses murs, la gracieuse tourelle dont il est flanqué, la délicate balustrade en pierre sculptée à jour 17*