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226                  ÉMIGRATION DES HELVÉTIENS.

   Cependant César trouvant qu'il n'avait pas assez de troupes
pour s'opposer à l'invasion des Helvétiens, comptant peu, avec
raison, sur ses nouveaux alliés, prévoyant en outre que la
marche nécessairement lente des Helvétiens lui donnerait le
temps de les atteindre, avant qu'ils eussent fait beaucoup de
chemin, se rendit en hâte de Genève en Italie, laissant
Labiénus son lieutenant à la garde du retranchement. Il y
lève promptement deux légions et les joignant à trois autres
qu'il fait venir d'Aquilée, traverse les Alpes par le Mont-
Genèvre, dissipe les peuples de cette partie des montagnes qui
s'opposaient à son passage, en sept jours fait le trajet d'Ocel-
lum Tl) aux confins des Voconces (2), vient ensuite au pays
des Àllobroges, arrive au territoire des Ségusiens en deçà du
Rhône (3), passe cefleuveau dessus de Lyon (4) et, suivant la
   (1) Ocellam: Usseau, près Fenestrelle. Muller, (Histoire des Suisses,
trad. franc., t. I, p. 92), a confondu à tort cet Ocellum avec un autre au
pied du Simplon et maintenant appelé Domo-d'Ossola.
   (2) Voconces, peuple qui habitait les anciens diocèses de Die et de
Vaison en Dauphiné.
   (3) Les Ségusiens en deçà du Rhône. Les Ségusiens étaient établis incon-
testablement au delà du Rhône, entre ce fleuve et la Loire, puisque César
dit : « Segusiani sunt exlrà provinciam trans Rhodanum primi. » (Com-
mentaires, 1. I, ch. 10). Mais ils occupaient sans aucun doute un petit
territoire en deçà de ce fleuve. Ce qui nous en paraît une preuve, c'est que
l'ancien diocèse de Lyon, dont le territoire représente assez bien celui des
Ségusiens, avait deux Archiprctrés en deçà du Rhône, ceux de Meyzieu et de
Crémicu. Les fleuves servaient autrefois plutôt de moyens de communica-
tion que de limites. Ainsi consultons les cartes des Gaules : nous voyons
les Allobroges s'étendre au delà du Rhône au nord et au midi, les Ambarres
à cheval sur la Saône et sur la rivière d'Ain et s'étendre des deux côtés
jusqu'aux premières montagnes. Les Edueus s'étendaient sans doute vers
Chalons et Tournus, sur les deux rives de la Saône ; car ils se plaignaient à
César du ravage de leur territoire, avant que les Helvétiens aient passé
cette rivière ÇComm, 1. I, ch. 11).
  (4) Vers Miribel ou.Montluel. Le Rhône y présente beaucoup d'îles et
un passage facile. Plusieurs armées y ont passé, quand elles ne pouvaient