Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                               DISSERTATION

                                             SUR




 L'ÉMIGRATION DES HELVÉTIENS
                      En l'an 59 avant Jésus-Christ (1).



   Depuis quelque temps, en France, les Commentaires de
César, le récit de ses campagnes, les renseignements géo-
graphiques peu nombreux qu'il donne sur l'antique Gaule,
ont renouvelé l'attention des érudits et des savants. Excités
par une haute influence, ils ont compulsé les rares renseigne-
ments que nous donne César sur la géographie de la Gaule,
pour en tirer quelques lumières sur l'histoire antique de
notre patrie. La fameuse Alise a été dernièrement le sujet de
discussions animées. Plusieurs auteurs ont discuté sur son
emplacement, et, s'appuyantsur quelques rapprochements de
nom, sur quelques restes douteux d'antiquité, ont cherché à
l'enlever à la Bourgogne qui, aux yeux de l'histoire, la pos-
sédait légitimement. L'émigration des Helvétiens, la route
qu'ils ont parcourue jusqu'au passage de la Saône, le lieu
même où ils ont traversé cette rivière, celui enfin où, battus
par César, ils ont été obligés de rebrousser chemin et de re-
tourner dans le pays qu'ils croyaient, avoir abandonné pour
toujours, ont été nouvellement l'objet de discussions et de
disputes entre les savants. La cause en est le peu de détails
que donne César. Dans sa narration rapide, il transporte son
lecteur d'un lieu à un autre, sans transilion et sans inter—
  (1) Quoique les savantes recherches de M. Valentin-Smith ne laissent plus de doutes
sur la route que suivirent les Helvètes, et sur le lieu où César détruisit leur arrière-garde,
la question traitée dans cet article offre un si puissant intérêt pour notre province que
nous n'avons pas hésité à publier le travail de M. le curé de Trévoux. Pour les ,4e!arras-
sements donnés par M. Valentin-Smith, voir la Revue du Lyonnais de mars 1862, p. 225.
                                                                                  A. V.