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204                    HUMBLE REQUÊTE.

vie à des machines à vapeur, comme si l'huile de baleine ne
devait pas bientôt manquer au jeu de vos machines, par la
raison péremploire que vos grandes pèches sont en bon train
d'anéantir l'espèce. Les Barbares étaient a vos portes, dans vos
vergers, dans vos vignes, dans vos moissons, et vous faisiez
semblant d'armer contre l'Orient. Vous vouliez vous mesurer
avec tout le monde, hors avec vos plus mortels ennemis. Les
destructeurs de vos récoltes, sans distinction de races, arri-
vaient en foule pressée, et vous vous agitiez pour savoir qui
des vvighs ou des tories conduiraient les affaires du coq
gaulois. Le Beaujolais et vos plus précieux vignobles de
l'ouest et du midi étaient livrés sans défense aux redoutables
pinces de la pyrale et du gribouri, et. vous portiez étourdi—
ment le fer et le feu jusqu'aux derniers confins du pays
des Numides. Pendant que vos desserts étaient menacés, que
le charançon dévorait vos blés, que la chenille déchiquetait
outrageusement les feuilles de vos arbres, déshonorait vos
bosquets et promenait sa hideuse robe sur vos roses et vos
œillets , vous vous amusiez à faire faire vos portraits par
le soleil. On vous o ouï parier d'arracher , en dépit d'Al-
bion , les chrétiens de Damas au glaive des Turcs réunis
aux Druses, et d'ériger en état libre Jérusalem, Àlep , le
Liban, l'Antiliban et toute la Syrie ; vous menaciez le Mu-
sulman, et vos poires bon-chrétien tombaient sous lever
rongeur. Que dirons-nous encore ? au lieu d'employer les
moyens propres à ass'urer votre subsistance, on vous voit
consacrer tout votre génie à perfectionner l'ail de tuer
les hommes ; encore si cet art ne devait tourner que contre
nos implacables ennemis, les chasseurs ! Déjà vous avez in-
venté les bombes et les balles asphyxiantes, les canons rayés,
les navires cuirassés ou blindés, armés ou non d'éperons per-
forateurs; et môme nous avons ouï dire que vos savants
consacrent leurs précieuses veilles à la recherche des moyens