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198                   HISTOIRE DU BEAUJOLAIS

 M. de la Carelle (1) ; « brave, loyal et généreuï à l'excès, »
 dit Pierre-le-Vénérable, abbé de Cluny; Princeps famosissi-
 mus, dit l'obituaire de Beaujeu. « Un des premiers sei-
gneurs du royaume (3). »
    « Les témoignages unanimes de sa valeur et de sa magna-
nimité qui devaient plus tard le placer au-dessas de ses an-
cêtres, avaient porté sa réputation au loin. On en parlait
comme d'un prince capable des plus grands exploits et à qui
par conséquent, les plus grands honneurs étaient réservés,
Luciane le savait; et, soit que ces considérations fussent de
nature à déterminer son choix, soit que la personne de
Guichard lui plut davantage, car il était bien fait de corps et
de figure, elle n'hésita point à lui donner la préférence (2). »
    Ces exagérations ma sont suspectes. Où sont les preuves
de celte grande valeur qui avait porté sa réputation au
loin? Où les preuves de la magnanimité? Où celles de l'ex-
cessive générosité? Luciane de Rochefôrt, répudiée par anti-
cipation en quelque sorte, était un parti que les grands
feudataires, rivaux du roi, ses égaux en puissance alors,
pouvaient regarder comme au-dessous d'eux. Le motif de
parenté allégué pour la rupture du mariage projeté ne
cachait-il rien autre chose ? En un mot, Guichard fut-il le
préféré ou le pis-aller ? — Le doute est permis.
    On ne peut prendre à la lettre les éloges ampoulés des
vieilles pancartes et chroniques. Il est bon de se rappeler
qu'il s'agit ici d'un homme qui fonda plusieurs prieurés,
églises, abbayes, fit de grands biens à Cluny et finit par
mourir au milieu des moines.
    Ce qu'il y a de plus incontestable chez Guichard, c'est
l'accroissement rapide de sa fortune et de sa puissance. A

 (1) Hist. du Beaujolais, 1 e r vol., p. 60
 (2) BÅ“uf, Album du Lyonnais de 1844, p. 235.
 (3) Hist, deSuger, Paris, 1721, lervol. p , 109.