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98                          NICOLAS BERÇASSE.

 sénat conservateur. La vérité, qui ne tarda pas à être con-
 nue, c'est qu'aucune initiative ne revenait à ce noble corps
 dans les derniers actes qu'on lui reprochait, et que le czar
 Alexandre s'était servi de lui pour promulguer ses propres
 volontés, comme l'empereur Napoléon s'en était servi depuis
 dix ans. Quant au fond du grand débat engagé entre le roya-
 liste Bergasse et le conventionnel Grégoire, M. Guizol l'a
jugé sans appel dans un livre encore en cours de publication
 et que la postérité acceptera tout au moins comme un recueil
 de grandes maximes de gouvernement. « Au môme moment,
 dit-il dans ses Mémoires, où le sénat proclamait le retour
 de l'ancienne maison royale, il étala la prétention d'élire le
 roi, méconnaissant ainsi le droit monarchique dont il accep-
 tait l'empire, et pratiquant le droit républicain en rétablissant
la monarchie. Contradiction choquante entre les principes et
 les actes, puérile bravade envers le grand fait auquel on ren-
dait hommage, et déplorable confusion des droits comme des
idées. Evidemment c'était par nécessité et non par choix, et
à raison de son titre héréditaire, non comme l'élu du jour,
qu'on rappelait Louis XVIIl au trône de France. Il n'y avait
de vérité, de dignité et de prudence que dans une seule con-
duite : reconnaître hautement le droit monarchique dans la
maison de Bourbon, et lui demander de reconnaître haute-
ment à son tour les droits nationnaux, tels que les procla-
maient l'état du,pays et l'esprit du temps (1). »
    On sait ce que devint au bout d'un an cette royauté res-
taurée par le sénat impérial. A la seconde rentrée des alliés
à Paris, nous retrouvons l'ancien député du tiers-état de
Lyon, non plus aux premiers rangs de la bataille des partis,
mais dans la plus haute faveur de ces souverains à qui la
fortune des armes venait de livrer la France. Comment l'em-

  (1) Mémoires pour servir à l'histoire de, mon temps, tome 1 er , p. 32.