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             NICOLAS BERGASSE
                           PUBLICISTE

    AVOCAT AU PARLEMENT DE PARIS, DÉPUTÉ DE LYON A L'ASSEMBLÉE

                           CONSTITUANTE.



                              (Fin).



   Loyseau, rédacteur du Journal de législation, répondit à
cette lettre de Bergasse, qui eut, comme tous les écrits du
célèbre publicisle, un immense retentissement. Aux récrimi-
nations du député défectionnaîre il opposa les acclamations
des députés restés à leur poste ; l'enthousiasme du public
présenta la séance, qui avait voulu être admis sur-le-champ
à prôier serment ; l'acceptation du roi ; le spectacle de Paris
répétant le soir, dans les districts, dans les églises, sur les
places, la formule adoptée par l'assemblée -, les provinces
imitant celte ferveur patriotique ; si bien qu'il n'y aurait
bientôt personne dans tous le royaume, ni homme, ni fem-
me, ni enfant, qui n'eût juré foi et hommage à la constitution.
Ce tableau du jurisconsulte Loyseau n'était point exagéré. La
France fut possédée, au printemps 1790, d'une véritable
frénésie de serment. Ce qu'il y avait au fond de ce mouve-
ment que l'histoire sérieuse n'a pas le droit de^lrailer légè-
rement, ce n'était pas, comme l'objectait Bergasse, la folle
 idée de s'enfermer irrévocablement dans une constitution
 dont les assises sortaient à peine du sol, c'était le besoin
instinctif de rompre sans retour avec l'ordre de choses con-
damné en 89.
   Le 19 avril suivant, le député de Lyon adressait une nou-