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                          BIBLIOGRAPHIE.                          73
 chimie tous les éléments qui entrent dans un végétal ; elle sera
 impuissante à le reproduire, parce que la force vitale est ab-
 sente. Il faut bien la noter cette force, puisqu'elle est. Impuis-
 sance plus complète encore de la chimie, s'il s'agit de l'animal,
 où la force vitale existe à un autre degré. Parlons de l'homme,
 être doué de facultés particulières. Ce microcosme est, comme
 l'autre univers, le théâtre de phénomènes variables, mais il est
 aussi un et harmonieux; quelque chose y subsiste d'absolu,
 d'inaltérable, d'identique. N'est-ce pas là un axiome ? D'où vient
la pensée? Qui la produit? Le cerveau, disent quelques-uns, puis-
 que sans lui elle ne peut se manifester. Est-ce que Dieu qui se
 manifeste à nous par l'univers, son effet, n'est pas une réalité
indépendante de l'univers ? Et quand, pour conclure à la non-
 existence ou tout au moins à la dépendance, par rapport à la ma-
térialité, de l'agent immatériel qui produit la pensée, vous nous
parlerez de l'influence de l'état du cerveau sur l'intelligence, nous
vous demanderons si les mouvements produits par une force ne
dépendent pas des corps qu'elle sollicite, de leur masse, de leur
élasticité, etc.? Qu'on nous permette d'autres comparaisons. Le
cerveau est nécessaire à la manifestation delà pensée : de même,
la terre manifeste l'attraction mutuelle des corps ; mais la force
d'attraction serait-elle incompréhensible, si la terre manquait,
et faut-il observer l'action de la pesanteur sur un corps pour
conclure que ce corps a une masse ? L'agent de la pensée existe
indépendamment de l'organe par lequel il se révèle et n'est pas
plus uni avec lui que le fluide electriqne n'est combiné avec le
corps électrisé. Le corps électrisé et le cerveau pensant sont, l'un
et l'autre, dans un état dynamique particulier.
   Sortons enfin de ces généralités, hors de proportion peut-être
avec le cadre étroit imposé à notre notice. Nous avons voulu
affirmer énergiquement la réalité des problèmes touchant l'âme
et la vie, leur importance et leur résolubilité, quand on les pré-
cise comme il convient. On trouvera, nous l'espérons, en lisant
l'ouvrage de M. Bouillier, que nous ne sommes pas sorti de notre
sujet.
   Ce qui ajoute d'ailleurs à l'à-propos des réflexions précédentes,
c'est la discussion qui a eu lieu le mois dernier, pendant trois
séances, à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon,
discussion dont le dernier numéro de la Revue du Lyonnais nous
offre la trace, dans les considérations de M. le' docteur Barrier,
sur la question de l'animisme et du vitalisme.
   Un mot en passant sur la forme du livre, avant d'en exposer
le fond. La qualité première du style est toute française, c'est
la clarté. M. Bouillier est bien le disciple de M. Cousin, cet
Arago de la philosophie, cet éloquent vulgarisateur des études
métaphysiques les plus élevées. Ajoutez à cette clarté, mérite
assez mince dans les matières de facile abord, qualité suprême