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DU V1TALISME. 439 l'influence qu'exercent sur la pensée les conditions variables de l'encéphale en rapport avec l'âge, le sexe,la santé, la mala- die, la veille, le sommeil, le tempérament, etc. Par contre l'hypothèse spiritualiste affirme que l'âme pense seule et à l'exclusion de l'encéphale, parce que, seule, elle est une substance simple, immatérielle , tandis que l'encé- phale est un composé de parties, incapable par conséquent de produire une idée simple telle que celle du moi. Nous savons déjà ce que vaut cette hypothèse, nous l'avons réfu- tée , ou plutôt nous avons montré qu'elle est entièrement gratuite et sans preuve. Reste une troisième opinion qui attribue la pensée, ou plu- tôt les manifestations supérieures de la sensibilité, de la vo- lonté et de l'intellect à un principe composé, à l'organisme psycho-cérébral, à cet ensemble dont les deux éléments combinés ne se séparent jamais tant que dure l'existence humaine. De ces trois opinions, la première et la seconde me pa- raissent également fausses. Aussi difficiles a démontrer qu'à réfuter par l'observation directe , elles pèchent, celle-ci, l'hypothèse ultrà -spiritualiste contre la méthode, et celle-là , l'hypothèse matérialiste contre l'induction et l'analogie, qui peuvent, seules, nous faire admettre l'existence de l'âme et croire à son immortalité. J'adopte donc la troisième, mais je ne regarde pas comme opportune en ce moment l'exposition de la doctrine qu'elle renferme; car pour être convenable- ment présentée, elle exigerait des développements que je n'ose ici me permettre. Je n'ai plus qu'à tirer les conséquences des considérations précédentes, pour déterminer, comme je l'ai dit en commen- çant, la nature du problème que M. le professeur Bouillier a voulu résoudre, et voici en quels termes il me semble possible de les formuler.