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                        NICOLAS BERGASSE.                     421

  adressé un exemplaire du mémoire de la municipalité, en lui
  demandant son avis sur la décision qu'elle venait de prendre.
  Non seulement Bergasse lui donne sa plus entière approba-
  tion, mais il exhorte ses correspondants à persister dans leur
  pensée d'exclusion tant que le gouvernement n'aura pas aboli
  l'outrageante distinction des peines et des supplices entre
  les divers ordres. L'avocat au parlement s'élève avec force
  contre l'abus extravagant d'une organisation de l'Etat qui
 devient de plus en plus aristocratique à mesure que l'aris-
  tocratie baisse d'année en année en utilité et en services. Il
 se plaint de certaines cours souveraines qui ont humilié la
 justice devant le préjugé des castes, en n'admettant dans leur
 sein que des conseillers à quatre quartiers. Il persiffle l'usage
 récemment introduit à Versailles d'exiger une noblesse prou-
 vée jusqu'au quatorzième siècle pour être présenté à l'audience
 particulière du roi et posséder une charge de quelque impor-
 tance. « A ce compte, dit-il avec l'humeur bien naturelle
 d'un homme qui avait dû solliciter plus d'une fois la faveur de
 remettre lui-même à Louis XVI ces fameux mémoires, à ce
 compte, Descartes, Pascal, Corneille, Bossuet, Montesquieu,
 n'auraient pas été d'assez bonne compagnie pour un roi de
 France , et si Démosthène ou Cicéron reparaissaient parmi
 nous, nous n'aurions d'autre emploi à leur offrir que celui de
 substitut du procureur du roi dans quelque bailliage.» Quel
 était le Démosthène ou le Cicéron à qui l'on aurait offert en
effet une modique place de substitut ? Je ne veux pas le cher-
cher , et je préfère tenir compte à Bergasse d'avoir réclamé
au nom de l'honneur contre des distinctions entre les citoyens
d'une môme patrie qui bornaient à de vulgaires satisfactions
l'ambition légitime du plus grand nombre,
    Les solutions présentées par Bergasse sur les principaux
problèmes de la théorie constitutionnelle sont à peu près celles
que nous avons vues tour à tour consacrées et violées par nos