Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                      NICOLAS BERGASSE.                    419

lure pour les élections qui s'approchaient. J'essayais tout à
l'heure de pénétrer avec vous dans ce mouvement d'idées el
de travaux qui préparait à Paris l'ère de 89; il vous paraîtra
curieux sans doute de retrouver ce même mouvement dans
une petite bourgade de province, ioin des agitations factices
et des influences imposées dans la capitale. Ayant sous la
main une réponse de Bergasse à la municipalité de Saint-
Germain-Laval, mon devoir, ou pour parler vrai, ma curiosité
de biographe m'indiquait d'aller rechercher dans les archives
de cette commune la trace de la correspondance dont j'aurais
à parler. Grâce à l'obligeance de M. Ghaverondier, archiviste
du département de la Loire, j'ai pu me procurer copie des
procès-verbaux des séances de Sa municipalité de Saint-Ger-
main-Laval , du 22 juin 1788 au 17 janvier 1790. Rien de
plus instructif, et je dirai de plus émouvant, que ces humbles
documents où la vérité se prend sur le vif comme elle s'est
produite , malgré elle , sans qu'elle s'en doute , et rien non
plus qui prouve mieux, si elle pouvail être contestée, la légi-
timité de notre immortelle renaissance française de 89. Le
même souffle qui animait les penseurs de la capitale remuait
aussi ces modestes et fermes esprits de village.
   Dès le 3 août 1788, c'est-à-dire quelques semaines après
avoir été élue, la municipalité de Saint-Germain-Lavaî expri-
mait le vœu que tous les citoyens fussent soumis à la taille ou
que tous en fussent affranchis. Déjà l'impôt dit du vingtième
atteignait toutes les propriétés foncières , moins celles du
clergé. Jalouse de consacrer dans les mots celle première
conquête de l'égalité des terres devant le fisc, la municipalité
forézienne demandait à substituer à' l'impôt du vingtième la
dénomination plus exacte d'impôt territorial. Aux députés
qui allaient représenter la commune à l'assemblée réunie à
Roanne, et qui appartenaient à l'ordre de la noblesse , elle
donnait un mandat où il était dit : « Toute exception faite en