Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
[ Revenir aux résultats de la recherche ]
page suivante »
                             ÉTUDE

    SUR LES Å’UVRES ET LES TRAVAUX

                  DE M. CHENAVARD
                         4RCHITECTE LYONNAIS ( I V




      La province compte dans le demi-jour de ses académies,
  de ses écoles, de ses bibliothèques, de ses sociétés savantes,
  bien des intelligences d'élite et des esprits vraiment supé-
  rieurs. Elle exerce donc, par cela même, une influence sé-
  rieuse sur les œuvres de la pensée. Si elle ne peut, comme
  on l'a dit, s'associer que de loin au mouvement artistique et
  littéraire dont Paris est le foyer, elle n'en conserve pas
  moins, avec l'autonomie des forces isolées, une action mo-
. dératrice et certainement considérable sur tout ce qui est
  du domaine de la littérature et de l'art. Attachée, par les
  conditions mêmes de sa vie, aux habitudes du passé, elle
  maintient la règle et fixe la tradition ; elle est le frein et le
  contrepoids des tendances novatrices que des besoins réels
 ne légitiment pas ; elle consacre , en les adoptant, tous les
 progrès sanctionnés par la raison. Paris, c'est la pensée
  qui fermente et qui crée : la province, c'est la pensée qui
  réfléchit et qui juge. Il se produit en province peu d'œuvres
 originales ; mais , grâce aux loisirs de la réflexion , l'esprit
  critique y est très-développé. Elle échappe à l'entraînement

   (1) Notice lue à la Société éduennc, par M. J. Roidot, procureur impé-
rial à Autun.